Don de la Société des Amis du musée des Beaux-Arts de Bordeaux : Pierre LACOUR - Projet pour le plafond du Grand Théâtre : La gloire du Gouverneur de Guyenne
Pierre LACOUR (Bordeaux 1745-1814)
Projet pour le plafond du Grand Théâtre : La gloire du Gouverneur de Guyenne
Toile, 63,5 x 78 cm
Pierre Lacour est une des figures tutélaires du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Né dans la cité girondine, ami de Jean-Joseph Taillasson avec qui il fréquente à Paris l’atelier privé de l’académicien Joseph-Marie Vien, Lacour devient l’un des peintres les plus cultivés de sa génération. Les chantiers urbains qui se développent à Bordeaux, à l’initiative du maréchal de Richelieu, lui laissent entrevoir des perspectives attractives qui favorisent son retour, après un séjour de deux ans en Italie (1772-1774).
C’est le moment où commencent les travaux commandés par le Gouverneur de Guyenne, Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu pour la création du Grand Théâtre, confiée à l’architecte Victor Louis.
C’est au peintre Jean-Baptiste Robin que fut confié, à la fin du XVIIIe siècle, le soin d’orner la coupole de la salle de spectacle. Le thème retenu par l’artiste fut « Apollon et les muses agréent la dédicace d’un temple élevé par la ville de Bordeaux ». L’œuvre est un triple hommage, à la fois allégorique et réaliste, aux arts, aux artisans ayant bâti le théâtre et à la ville de Bordeaux. L’éclairage originel de la salle provoqua la détérioration de la peinture. De fait, vers 1798, les fumées avaient impitoyablement noirci l’œuvre de Robin qui dut être remplacée. Divers peintres se succédèrent au fil des ans pour offrir le fruit de leur inspiration à la coupole jusqu’à ce qu’en 1917 Maurice Roganeau exécute une fidèle reproduction de la peinture originale.
Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux possède de nombreuses œuvres liées au décor du Grand Théâtre, depuis son avènement jusqu’au XXe siècle : études pour les pendentifs, prototypes des sculptures de Berruer ornant la façade, nombreux projets pour le plafond, dont une belle maquette de Pierre-Nolasque Bergeret, élève de Pierre Lacour, mais aussi maquettes réalisées pour le concours de 1913 sélectionnant le meilleur projet pour le nouveau plafond, et parmi celles-ci le projet lauréat de Maurice Roganeau, dont la copie d’après l’œuvre originelle de Claude Robin est toujours en place.
Le projet de plafond de Pierre Lacour, rendant honneur au commanditaire du Grand Théâtre, n’a pas été retenu dans le programme décoratif final. Cette étude vient néanmoins compléter un fonds déjà très important de peintures exécutées par le premier conservateur du musée, aux côtés de ses tableaux d’histoire, tels Orphée perdant Eurydice ou Cléopâtre se désolant dans le tombeau de Marc-Antoine, et de son célèbre Port de Bordeaux, qui est devenu l’un des emblèmes du musée.