Restauration du tableau de Camille Roqueplan, Une scène de la Saint-Barthélémy
La restauration du tableau de Camille Roqueplan, Une scène de la Saint-Barthélémy par Tiziana Mazzoni
Derrière les murs du musée sur lesquels sont accrochées les œuvres, des femmes et des hommes organisent, préparent, font des recherches ou restaurent. Différents métiers s’exercent dans les « coulisses » du musée.
Découvrons aujourd’hui la restauration d'une huile sur toile de Camille Roqueplan, Une scène de la Saint-Barthélémy, datée du 19e siècle (275 x 193 cm, inv. Bx E 458), restaurée par Tiziana Mazzoni.
Lors de l’examen préalable à toute intervention sur une œuvre, Tiziana Mazzoni a pu constater que cette peinture de grand format était très fragilisée au niveau de sa toile et de sa surface peinte.
Anciennement lacérée à de multiples reprises, nous pouvions voir au revers de la peinture de nombreuses pièces ajoutées lors d’une ancienne restauration. Le châssis lui-même était déformé et ne remplissait plus son rôle de maintien de la toile. En surface, le vernis était très jauni et les précédentes retouches étaient devenues visibles avec le temps.
Ces dégradations menaçaient la conservation de l’œuvre sur le long terme : à la suite d'une étude approfondie et de l’avis favorable de la commission scientifique régionale sur le traitement de conservation-restauration envisagé, l’intervention a pu commencer.
A son arrivée dans l’atelier de la restauratrice, la toile a été démontée de son châssis puis a été fixée sur une toile neuve (opération de « doublage »), permettant ainsi de renforcer la toile originale. Après cette opération délicate, l’œuvre a été remontée sur un châssis neuf métallique, plus léger et plus solide face aux attaques d’insectes ou à l’humidité.
Les étapes suivantes ont consisté à nettoyer la peinture en surface : retrait du vernis jauni, pose de mastic dans les lacunes, nouveau vernis et retouches sont les longues opérations qui ont permis de retrouver les couleurs originales de la peinture et qui sont venues finaliser la sauvegarde de cette œuvre.
Cette opération de restauration a été réalisée par Tiziana Mazzoni, diplômée de l'ISCR (Institut Supérieur de la Conservation et Restauration) de Rome. Elle est spécialisée en conservation-restauration d'art contemporain et de matériel lapidaire. Tiziana intervient pour les musées de France, pour les Monuments Historiques et également en Italie. En 2003, Tiziana s’installe en Lot-et-Garonne et intervient régulièrement dans les musées de Nouvelle-Aquitaine pour des opérations de conservation préventive ou curative.
Le mot de la restauratrice :
« La restauration est un parcours de connaissance, d’abord pour arriver à formuler un diagnostic correct et ensuite pour choisir les méthodologies les plus efficaces pour conserver la matière de l’œuvre d’art, ce qui n’est pas tout.
La réflexion théorique a guidé chaque étape du projet et de sa réalisation : le respect de la valeur historique, comme passage du temps sur la matière de l’œuvre d’art, et la réversibilité des produits utilisés ont conduit à une conservation-restauration équilibrée et cohérente.
Plus en général, une intervention fondamentale, comme dans ce cas, constitue un nouveau « départ de l’état de conservation de l’œuvre », qu’il faudra maintenir et protéger à travers un contrôle constant de son évolution. »
Tiziana Mazzoni, 2020.