La beauté libératrice des vanités
Le musée des Beaux-Arts expose, dans ses collections permanentes, de nombreux tableaux appartenant au genre pictural autonome des vanités, une catégorie de nature morte. Celui-ci se développe dès le début du XVIIe siècle et est étroitement lié au sentiment de précarité qui se répand en Europe à la suite de la guerre de Trente Ans et des épidémies de peste. Les vanités représentent la vie humaine au moyen de motifs symboliques destinés à mettre en évidence son inconsistance et sa fragilité.
Dans de nombreuses œuvres conservées au musée il est possible d’admirer la virtuosité technique des grands maitres Cornelis Nobertus Gysbrechts, Jan Davidsz de Heem, Pierre van Boucle ou encore Alexander Coosemans. Il s’agit de donner la vision parfaite scrupuleuse de la réalité concrète que l’on imite fidèlement. Transparence, éclairage nuancé, clair-obscur, équilibre, harmonie et silence deviennent des préoccupations majeures ; tout comme les représentations de la destinée, du temps, du renoncement aux biens terrestres, la conscience du temps, la fragilité de l’existence et des biens. Il s’agit, à travers divers objets, de symboliser la médiation sur la mort, la rédemption, les vanités du monde et la notion du temps.
Chaque élément pictural devient alors matière à analyse. Le crâne évoque logiquement la mort, c’est-à-dire l’abandon de l’enveloppe charnelle comme le peint Cornelis Nobertus Gysbrechts dans l’œuvre Vanitas et Pieter Moninckx avec L’amour endormi sur le crâne.