Le Balcon, Édouard Manet
Édouard Manet (1832-1883)
Le Balcon, entre 1868 et 1869
Huile sur toile
Legs Gustave Caillebotte, 1894, musée d’Orsay
N° inventaire : RF 2772
Édouard Manet, Le Balcon, entre 1868 et 1869
© Musée d’Orsay, RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski.
À l’occasion de la Saison Impressionniste (1874-2024) au MusBA du 6 mars au 10 juin 2024, le musée est heureux de présenter au sein de ses collections permanentes l’un des chefs-d’œuvre du musée d’Orsay, Le Balcon de Manet.
Lorsque Manet peint ce tableau, les scènes de la vie bourgeoise sont un genre à la mode. Pourtant Le Balcon ne répond à aucune des attentes du public de l'époque. Tous les personnages sont des intimes de Manet.
L’artiste Berthe Morisot, assise au premier plan, y fait notamment sa première apparition dans l'œuvre du peintre dont elle deviendra un modèle privilégié et sa belle-sœur en épousant son frère Eugène. À sa droite, la jeune femme au parapluie est la jeune violoniste Fanny Claus (1846-1877), épouse de son ami peintre Pierre Prins (1838-1913). L'homme debout derrière elles est le peintre Antoine Guillemet (1841-1918). Les trois personnages sont représentés dans une attitude figée, comme perdus dans une rêverie intérieure. La scène n'offre ni récit, ni anecdote. Manet s'affranchit en cela des règles académiques, bien que la référence aux Majas au balcon de Goya (1764-1828) soit évidente.
De fait, lors de la présentation du Balcon au Salon de 1869, l'incompréhension domine. "Fermez les volets !" ironise le caricaturiste Cham, tandis qu'un critique s'attaque à Manet qui fait "de la concurrence aux peintres en bâtiment". La vivacité des couleurs, le vert de la balustrade et des persiennes comme le bleu de la cravate de l'homme, ainsi que le contraste brutal entre les robes blanches et la pénombre de l'arrière-plan, font l'effet d'une provocation. La hiérarchie entre les figures et les objets n'est pas respectée : les fleurs sont davantage travaillées que certains visages.
Rien d'étonnant dès lors à ce qu'un tableau qui s'affranchit à ce point des traditions, des conventions, de la vraisemblance ait autant choqué son premier public.
Sources : notice du musée d'Orsay, dossier de presse de l’événement « Les 150 ans de l’impressionnisme avec le musée d’Orsay (1874-2024) ».
Pour en savoir plus sur la Saison impressionniste (1874-2024) au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, cliquez ici.
En 2024, le ministère de la culture et le musée d'Orsay fêtent les 150 ans de l’impressionnisme. En parallèle à l'exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme qui se tiendra à Paris du 26 mars au 14 juillet 2024, quelque 180 œuvres prêtées exceptionnellement par le musée d’Orsay sont à découvrir dans plus de 30 musées de France.