Giuseppe VERMIGLIO (attribué à), "Saint Marc écrivant sous la dictée de saint Pierre"

(Turin, 1585 - ?, vers 1635)

Saint Marc écrivant sous la dictée de saint Pierre

Huile sur toile.
Hauteur. 243 cm. Largeur. 169 cm.
Historique : Ancienne collection du docteur Louis Lacaze. Légué en 1869 au Musée impérial du Louvre.
Dépôt de l'Etat, 1872.

La provenance de cette peinture reste indéterminée, mais sa perspective plafonnante laisse penser qu’elle devait faire partie d’un décor d’église accroché en hauteur et comprenant sans doute les trois autres évangélistes.

L’apôtre Pierre avait un disciple qu’il appelle « mon fils Marc ». L’évêque de Hiérapolis, Papias, écrivain du début du II^e siècle, révèle dans sa description des origines des Evangiles que Marc était l’interprète en latin de Pierre dont il transcrivait les prêches sur la vie et les enseignements de Jésus et sous la dictée duquel il écrivit le second Evangile.

Le tableau bordelais est une synthèse habile entre la première version de Saint Matthieu et l’ange de Caravage (1597-1598, détruite à Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale), notamment par la pose de l’évangéliste assis, écoutant, les jambes croisées, et sa deuxième version (Rome, église Saint-Louis-des-Français) où se retrouvent la tête relevée et le regard inspiré de saint Marc. Après une étude attentive de ces deux peintures, l’artiste se serait astreint à dépasser la problématique du Caravage.

Ces éléments font suggérer à Pierre Rosenberg une possible attribution à un caravagesque français ou romain des années 1620-1630. Arnauld Brejon de Lavergnée, quant à lui, évoque le Véronais Pasquale Ottino (1578-1630) qui séjourna à Rome entre 1610 et 1620. Mais Mina Gregori situe plutôt l’œuvre dans l’école napolitaine en raison de son naturalisme robuste, tandis que Stephen Pepper penche pour sa part vers l’école génoise. En octobre 2000, les dernières recherches d’Alberto Crispo permettent de proposer le nom de Giuseppe Vermiglio. Ce peintre du nord de l’Italie se forma à Rome où il demeura de 1604 à 1619. Il y suivit les préceptes de Caravage, qu’il rencontra peut-être avant 1606. Après ces débuts romains, il revint dans le nord et travailla en Lombardie et au Piémont.