Collection particulière
« Les collectionneurs sont les personnages centraux du monde des arts » écrivait André Chastel. Robert Coustet,professeur émérite de l’université Bordeaux 3, fait partie de ces amateurs éclairés qui croient à la mission humaniste et didactique des musées et qui ont souhaité que leur mémoire soit associée à un trait singulier de générosité.
En 2005, cet érudit bordelais a mis en dépôt à Bordeaux, au Musée des beaux-arts, sa collection de dessins, de tableaux et de sculptures et, au musée des arts décoratifs, un ensemble de céramiques et de verreries. Cette collection, patiemment assemblée, améliorée, épurée durant près de cinquante ans, réunit aujourd’hui un remarquable ensemble d’oeuvres allant du XVIIe au XXe siècle qui offre le reflet de l’éclectisme et de l’exigence de ses goûts artistiques : Alechinsky, Bergeret, Bissière, Bresdin, Dauzats, Delorme, Despujols, Dorignac, Léo Drouyn, Dupas, Flandrin, Lacour, Lépine, Redon, Smith, Taillasson, Wertmüller…y ont trouvé place.
Le collectionneur a lui-même fixé les critères de son exigence. La richesse de la vie artistique bordelaise y joue un rôle déterminant mais non exclusif. Le choix des oeuvres répond à la fois à des mobiles d’ordre esthétique, scientifique,historique et topographique. L’ensemble possède une unité indéniable. La collection, loin d’être morcelée, forme au contraire un bloc homogène, une oeuvre à part entière, en voie d’achèvement, que le collectionneur continue sans cesse de perfectionner en attendant de la céder définitivement au musée.
Cette « collection particulière » a de plus l’immense intérêt de compléter les collections du musée des beaux-arts ; elle ajoute des pièces importantes aux fonds d’artistes déjà représentés comme Redon ou Bresdin. Elle apporte également des oeuvres d’artistes bordelais de renommée internationale qui font défaut à nos collections, tel Jean Dupas (représenté dans la collection Coustet par six oeuvres importantes).Cette collection particulière a d’ailleurs pour partie été conçue dans ce but, celui de prolonger les choix de la conservation et lui permettre de combler certaines lacunes. Cette disposition généreuse contribue de manière irremplaçable à l’enrichissement du Musée.
Le vernissage le 12 décembre 2008