La saison Paysages est l’occasion pour le musée des Beaux-Arts de réinvestir et de revisiter autrement ses collections autour d’un des genres picturaux les plus récurrents de l’histoire de l’art : le paysage.
Rompant avec les codes de la muséographie traditionnelle par école et par époque, cette approche thématique permet un parcours de visite inédit, voire décalé. Introduit par l’Ecole nordique – à l’origine du paysage naturaliste moderne –, ce parcours se déploie dans les deux ailes du musée, déclinant différents thèmes paysagers : vues de ports, scènes de tempêtes, nocturnes, marines, paysages pastoraux et urbains ou encore diverses interprétations de l’allégorie des Quatre Saisons. Des accrochages denses dans l’esprit des salons du XIXe alternent avec des présentations au contraire plus épurées, venant là encore perturber le regard du visiteur. Couvrant un large panorama chronologique, du XVIIe au XXe siècle, la sélection des oeuvres, dont une grande partie est habituellement conservée en réserve, viendra dialoguer avec des oeuvres contemporaines, prêtées par le CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, partenaire de l’opération.
Thématiques qui scandent le parcours dans les deux ailes du musée :
- Lumières du Nord. L'invention du paysage moderne
- Poésie des ruines
- Marines
- Marines au clair de lune
- De port en port
- Avis de tempête
- Peindre la nature en plein air : Corot et ses émules
- A toute vitesse ! Modernités urbaines et industrielles
- Au fil des saisons
Couvrant un large panorama chronologique, du XVIIe au XXe siècle, la sélection des œuvres, dont une grande partie est habituellement conservée en réserve, viendra dialoguer avec des œuvres contemporaines, prêtées par le Capc, partenaire de l’opération.
Une œuvre de l'artiste britannique Stuart Whipps questionnera les enjeux énergétiques des paysages géologiques en contrepoint de l'exposition 4.543 billion. The matter of matter au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, où seront présentées successivement deux oeuvres du musée des Beaux-Arts : Le Vieux Carrier (1878) d' Alfred Roll et Le Quai de la Grave à Bordeaux (1884) d' Alfred Smith.
Quelques exemples tirés du parcours de l’exposition :
- Une salle est consacrée aux paysages de l’école hollandaise, dont une sélection significative est présentée. Le musée possède en effet un riche fonds de peintures nordiques illustrant les principaux genres picturaux de cette école. Les Hollandais furent d’ailleurs les premiers à traiter le paysage comme un sujet à part entière, annonçant en cela l’école moderne du paysage français du XIXe, autour de la figure tutélaire de Corot et des paysagistes de Barbizon.
- Les quatre grandes fresques de Gaspard Dughet (beau-frère et élève de Nicolas Poussin, représentant du classicisme français), figurant les quatre saisons, seront installées dans l’aile nord, partie habituellement consacrée aux XIXe et XXe siècles.
A noter qu’en raison de leur format imposant et particulier, ces œuvres sont rarement montrées.
Contrepoints contemporains :
Situé au cœur du paysage urbain, le musée des Beaux-Arts participe de l'effervescence citadine et invite les artistes à mettre en images et en sons cette présentation spécifique.Ces interventions permettront une approche de la thématique parfois dès l’extérieur, avec une installation pénétrable de Franck Tallon placée entre les deux ailes du musée, créant un appel sensoriel pour le visiteur, invité à en découvrir plus dans les salles, avec notamment l’œuvre sonore d’Erik Samakh.
Érik SAMAKH
Reconnu internationalement depuis la fin des années 1980, Erik Samakh mêle nouvelles technologies et éléments naturels, notamment sonores. Son travail consiste en un dialogue constant de l’homme avec la nature. Son intervention au musée des Beaux-Arts de Bordeaux est une évocation multisensorielle de sa région d’adoption, les Hautes-Pyrénées. Le visiteur est invité à se mettre à l’écoute de grands troncs de bois, les Gardiens de sommeil, qui vibrent de l’écho des sons de la forêt. Il devient ensuite spectateur, découvrant quatre photographies de paysages boisés, prises à chaque saison. Ces photographies, intitulées Vu de l’atelier, sont exposées pour la première fois en France et présentées en écho aux fresques des Quatre Saisons de Gaspard Dughet (1654-1655).
Franck TALLON
Graphiste et directeur artistique installé à Bordeaux, Franck Tallon travaille dans les champs culturel et institutionnel. Son travail interroge le pouvoir de l’image et du texte dans un environnement urbain surchargé. L’installation réalisée au musée des Beaux-Arts propose de traiter l’entrée du musée de façon théâtrale, comme une interface, une transition entre l’espace public (la rue, le jardin) et l’espace intérieur du musée (les collections). Placée le long des grilles du jardin, l’installation est un regard porté sur la notion de paysages peints déclinés en quatre séquences de six panneaux imaginées à partir des collections du musée.
Expositions salle des essais
Pour compléter cette approche thématique, le musée propose deux expositions successives dans la salle des essais (salle consacrée aux expositions-dossiers en lien avec les collections et l’actualité du musée), toujours sur la thématique du paysage :
- Paysages intérieurs/extérieurs. Points de vue des publics.
7 juin-14 juillet. Exposition des productions des ateliers pédagogiques à la maison d’arrêt de Gradignan, à l’hôpital psychiatrique de Cadillac et dans le cadre des ateliers au musée.
28 septembre 2017-7 janvier 2018. En partenariat avec le CAPC, musée d'art contemporain. Présentation d’une sélection de dessins de jeunesse, récemment acquis en don par le Capc, de l’artiste Daniel Dezeuze, en regard d’œuvres graphiques d’Albert Marquet, dont Dezeuze se réclame alors.