Achat de la ville : Henri-François Riesener, Portrait de Raymond de Verninac (1794-1873)
Date : vers 1822-1825
Technique : huile sur toile
Dimension : 61 x 50,5 cm
Acquisition : achat de la Ville de Bordeaux en 2024
Emplacement : aile Bonheur
Henri-François Riesener (1767-1828), Raymond de Verninac (1794-1873) et Eugène Delacroix (dont le MusBA détient huit œuvres) sont liés par des liens de parenté. Riesener est l’oncle de Delacroix, tandis que Raymond de Verninac était le cousin de ce dernier et du peintre. Au-delà de ces connexions familiales, cette nouvelle acquisition vient enrichir la collection romantique du musée qui rassemble surtout des scènes historiques, orientalistes et maritimes, mais peu de portraits.
Raymond de Verninac, brillant officier de marine, est passé à la postérité grâce à l’expédition qu’il dirigea : ramener l’obélisque de Louxor à Paris, aujourd’hui visible sur la place de la Concorde.
Sans doute réalisé avant le départ du jeune Verninac en Egypte, ce portrait porte déjà en lui les prémices du romantisme, même s’il conserve encore la rigueur du dessin néoclassique, que renforce ici une certaine retenue dans la pose du modèle.
Le choix du cadrage à mi-corps focalisant l’attention sur le visage et le regard teinté d’une discrète mélancolie, comme celui d’un fond neutre sur lequel le personnage se détache fortement, sont autant d’éléments formels marquant une transition vers le romantisme naissant.
L’œil est surtout attiré par l’étrange bicorne noir, qui fait écho au coloris de la redingote contrastant avec le blanc du col.
L’attention apportée au détail du costume et de la coiffe rappelle la formation de miniaturiste de Riesener
À noter
La prédilection de Riesener pour les portraits d’officiers en uniforme est sans doute héritée de son engagement militaire dans ses années de jeunesse. Citons ainsi celui du Colonel Hubert de la Huberdière (1812, MBA de Bernay), reprenant le même fond de ciel tourmenté et le même engoncement du personnage dans son uniforme.