AMAURY-DUVAL, Jeune femme de Saint-Jean-de-LUZ
Issu d’une famille d’intellectuels et d’artistes, Eugène-Emmanuel-Amaury Pineu-Duval, plus connue sous le nom d’Amaury-Duval, intègre en 1825 l’atelier de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Ses séjours en Grèce et en Italie lui révèlent un art classique et primitif qui le séduit. À partir des années 1840, Amaury-Duval participe aux chantiers des grands décors religieux parisiens tout en peignant en parallèle des portraits stylisés à la manière de son maître mais aux contrastes plus audacieux.
En 1859, il séjourne au Pays basque afin de réaliser un décor pour la chapelle Saint-Eugénie de Biarritz. Les femmes basques, et plus particulièrement celles de Saint-Jean-de-Luz, deviennent dès lors un sujet récurrent dans son œuvre. À partir de dessins réalisés sur le motif, il exécute à son retour à Paris en 1860 plusieurs « portraits de jeunes filles de Saint-Jean-de-Luz ». Bien que non datée, cette étude se rattache avec certitude à cette série et est caractéristique des œuvres de maturité d’Amaury-Duval par sa stylisation formelle et la pureté de son coloris. Le profil intemporel du modèle n’est pas sans rappeler certaines figures d’anges de Giotto et témoigne ainsi de la grande porosité entre l’inspiration religieuse et profane chez l’artiste.
Cet achat permet de faire entrer dans les collections bordelaises une œuvre caractéristique de l’esthétique ingresque, jusqu’alors peu représentée au musée.