Denis Monfleur, Marguerite de Navarre


© ADAGP Paris 2023, Denis Monfleur, photo : F. Deval.

Plus connue sous son surnom de ‘’Reine Margot’’, immortalisé par le roman d’Alexandre Dumas puis par le film éponyme interprété par Isabelle Adjani, Marguerite de France (1553-1615) devint reine de Navarre par son mariage avec le futur Henri IV en 1572. D’origine périgourdine, Denis Monfleur a souhaité rendre hommage à cette Grande Dame de l’ancienne Aquitaine, taillée dans une lave d’Auvergne, terre d’exil de l’infortunée souveraine. Le sculpteur s’attache à décrire la physionomie d’une femme dont le visage, marqué par les signes de l’âge et les drames d’une vie conjugale malheureuse, est comme enchâssé dans son austère coiffe de pierre.

Cette sculpture fait partie des douze Monumentales présentées en extérieur à Bordeaux dans le cadre de l’exposition de l'artiste au MusBA. Entreprise depuis 2005, cette série de sculptures monumentales, qu’elles soient fragmentaires (Torses, Têtes) ou incarnées dans de hiératiques et puissantes figures issues de la mythologie personnelle de l’artiste, nous renvoie à toute une tradition de l’histoire de l’art remontant aux temps immémoriaux des mégalithes bretons ou des totems de l’Île de Pâques. Valeur intrinsèque de la sculpture depuis ses origines, la monumentalité confère à cette humanité de pierre une esthétique intemporelle.

Retrouvez cette œuvre dans la cour de l’Hôtel de Ville de Bordeaux, jusqu’au 7 janvier 2024.

Denis Monfleur est l’artiste invité du musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui lui consacre sa première exposition personnelle d’envergure dans un musée en France : Peuples de pierre. Né à Périgueux en 1962 et se partageant entre son atelier de Fontenay-sous-Bois, en région parisienne, et celui de Dordogne, Denis Monfleur est l’un des derniers sculpteurs de sa génération à perpétuer la taille directe.

Privilégiant depuis le début des années 2000 les pierres les plus dures (granit, diorite, orgue basaltique, lave volcanique…), il excelle à la fois dans la réalisation de sculptures de plusieurs tonnes, destinées surtout à l’espace urbain, et dans celle d’œuvres plus intimistes qu’il qualifie lui-même de « domestiques ». En marge des modes et des circuits officiels, son travail oscille entre archaïsme et modernité, abstraction et figuration, inspiration sacrée et profane.

Denis Monfleur, Marguerite de Navarre, 2019, lave de Chambois © ADAGP Paris 2023, Denis Monfleur, photo : F. Deval.

Denis Monfleur, Marguerite de Navarre, 2019, lave de Chambois © ADAGP Paris 2023, Denis Monfleur, photo : F. Deval.