Don de la Société des Amis du musée des Beaux-Arts de Bordeaux : Odilon Redon (Bordeaux, 1840 – Paris, 1916) – La Tentation de saint Antoine
Odilon Redon (Bordeaux, 1840 – Paris, 1916)
La tentation de saint Antoine
1896
Recueil de 24 lithographies. 440 x 330 mm
Historique : Collection particulière
À Bordeaux en 1865, la rencontre d’Odilon Redon avec le dessinateur et graveur Rodolphe Bresdin (1822-1885) est un événement marquant pour la carrière de l’artiste. C’est en effet grâce à R. Bresdin que Redon s’initie aux techniques de l’estampe. Par la suite, Odilon Redon réalise ses « Noirs », terminologie regroupant l’ensemble de ses fusains et lithographies. À partir des années 1879, Odilon Redon se met à la lithographie en publiant notamment des albums dont le premier s’intitule Dans le rêve (1879).
L’estime que porte Odilon Redon pour la littérature fait l’objet de lithographies autour du poème de La Tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert (1821-1880), édité en 1874. La trilogie consacrée à cette œuvre littéraire comporte les recueils suivants : La Tentation de saint Antoine de 1888, À Gustave Flaubert de 1889 et La Tentation de saint Antoine de 1896.
Le sujet du poème de Flaubert, traitant des apparitions de l’ermite saint Antoine, offre ainsi la possibilité à Redon d’aborder de nouveau une notion qui lui est chère : le fantastique. Au sein de ces différentes planches, l’artiste a également représenté des motifs qu’il affectionne et qui s’avèrent être récurrents dans son œuvre tels que le visage de profil et l’arbre. Les apparitions de saint Antoine sont traduites par des visions généralement tourmentées par la Mort ou des êtres imaginaires. De plus, cette mise en lumière de l’inquiétude et du trouble est perceptible grâce à des compositions tourbillonnantes, sombres et mystérieuses.
L’acquisition de l’album La Tentation de saint Antoine de vingt-quatre lithographies étoffe le riche fonds d’œuvres graphiques d’Odilon Redon, constitué des « Noirs » et de pastels à sujets naturalistes et fantastiques. Plus particulièrement, cette acquisition vient compléter avec cohérence les deux recueils lithographiques – À Edgar Poe (1882) et Hommage à Goya (1885) – mais aussi les deux planches isolées de l’artiste issues de l’album La Tentation de saint Antoine de 1896, Il tombe dans l’abîme, la tête en bas et La Mort : C’est moi qui te rends sérieuse ; enlaçons-nous !.