Jan Josephsz van GOYEN, "Un Château au bord de l’eau"
(Leyde, 1596 – La Haye, 1656)
Un Château au bord de l’eau
Signé et daté en bas à gauche sur la barque : V.G. 1647.
Huile sur bois. Hauteur 49cm. Largeur 69 cm.
Historique : Ancienne collection Lacaze. Achat de la ville, 1829.
Sous un ciel grandiose, le clocher d’une église s’élève au-dessus de l’enceinte d’un château situé au bord de l’eau. Des pêcheurs pratiquent leur activité dans deux barques tandis qu’à l’arrière d’autres déchargent la cargaison de leurs bateaux sur le quai. Sur l’horizon lointain, se détachent quelques voiles dans la lumière atténuée du soleil couchant qui accentue les ombres et colore finement la surface des eaux et le relief des tours.
Après 1630, le thème de l’eau acquiert une importance nouvelle dans les paysages de van Goyen. La composition bordelaise où dominent des tons de vert, de jaune et de brun, s’apparente davantage à un paysage fluvial que maritime. Elle se rapproche de celle d’une autre vue, Château au bord d’une rivière, peinte également en 1647 et conservée au Metropolitan Museum of Art de New York : la même perspective fuyant sur la gauche et la même tour se dressant au-dessus de ce château inspiré du même modèle. Ces similitudes s’expliquent par la transformation d’édifices réels ou leur transposition dans un paysage recomposé.
Les collections du musée des Beaux-Arts de Bordeaux sont riches de deux autres paysages de Jan Josephsz van Goyen : Paysage fluvial : la Pellekussenpoort et Le Chêne foudroyé. Ces trois œuvres proviennent de la collection acquise par la Ville en 1829 auprès de Charles-Henry Gauldrée de Boilleau (1773-1830), marquis de Lacaze. Elles appartiennent à cette période « monochrome » commençant vers 1630 et présentant des compositions simplifiées aux ciels immenses, à la lumière mettant en valeurs les tons argentés, dorés et bruns, et à la facture rapide, voire synthétique.