La déliquescence de la robe Steamer

Anaïs et Anaëlle, étudiantes à l'IBSM se sont inspirées de l’œuvre Austria Steamer d’Eugène Isabey, peinte en 1858. Les liens visuels entre l’œuvre et la robe Steamer donnent à l’ensemble dureté et rugosité, tout autant qu’ils amènent fluidité et légèreté : le laçage rappelle le cordage du navire, les tissus noirs évoquent la fumée qui assombrit le ciel alors que les sequins font écho aux flammes de l’incendie à l’origine du drame. 

Plus précisément, la robe est composée d’un body noir bustier, recouvert d’un tissu imitation bois, comme s’il avait été arraché du tableau. Sur le devant et dans le dos, deux cordages rouge-sang rappellent celui du navire et viennent nouer le corset. Ils accentuent l’impression d’oppression et de panique ayant pu être ressentie par les passagers lors du naufrage. La jupe en tulle noir vient recouvrir le body, le tissu fluide et sombre se mêlant parfaitement aux vagues. Le long de celle-ci, viennent remonter des lignes de sequins dorés rappelant ce feu d’une ampleur titanesque, presque comme des charbons ardents éteints par les vagues assassines et continuant à fumer. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos : F. Deval.