Caravagisme européen
Si Le Caravage (1571-1610) n’a pas eu d’école, son œuvre ténébriste fit des émules dans toute l’Europe, inspirant la création de plusieurs générations d’artistes ayant fait le voyage à Rome dans les années 1600-1620, mais aussi au-delà. Conquis par l’éclat de la théâtralité de sa vie et de ses tableaux en clair-obscur, ces jeunes peintres dits caravagesques imitent son naturalisme, ses cadrages serrés et son goût pour les sujets dramatiques qu’ils soient profanes ou sacrés. Le caravagisme se diffuse ensuite massivement sur le continent, comme en témoignent nos collections avec des exemples italiens, français, hollandais et espagnols.
Artus Wolfaerts, Les Quatre Evangélistes, 17e siècle.
Photo : F. Deval.
Maître à la chandelle, Saint Sébastien soigné par Irène, première moitié du 17e siècle.
Photo : F. Deval.
Pierre de Cortone, Vierge à l'Enfant, vers 1641.
Le Siècle d’or dans les Pays du nord
Les Pays-Bas connaissent au 17e siècle un riche épanouissement culturel : au sud, en Flandres, les sujets religieux dominent toujours alors que, au nord, en Hollande, la peinture est pour une grande part consacrée à de nouveaux sujets profanes, reflétant le développement économique du pays lié au commerce maritime et l’essor d’une riche bourgeoise, amatrice d’art. Pour cette nouvelle clientèle, le paysage n’est plus seulement utilisé comme décor mais devient un genre à part entière, la nature morte est porteuse d’emblèmes symboliques et les portraits, peints en nombre, célèbrent l’ascension sociale de ces nouveaux commanditaires.
Jan Van Kessel, Nature morte aux fruits et crustacés, 1653.
Photo : F. Deval.
Cornelis Saftleven, Paysage pastoral avec un trayeur, 1642.
Photo : F. Deval.
Adriaen Hanneman, Portrait de famille, vers 1660.
Photo : F. Deval.
Autour de la figure tutélaire de Rubens
Pierre Paul Rubens était un artiste européen. Né à Cologne et installé à Anvers après un long séjour en Italie, il travaille pour les cours d’Espagne, de France et d’Angleterre, assimilant les styles de ces différentes écoles avec un génie hors du commun. Le brillant coloriste universaliste qu’il était excelle dans tous les genres, qu’ils soient religieux, mythologiques ou politiques. L’émulation de ses élèves – tels que Hoecke, Séghers ou Boeckhorst –, fit de son atelier anversois l’un des plus innovant de l’Europe comme le montrent nos collections qui présentent un riche échantillon de la diversité de cette école flamande.
Lire l'article consacré au réaccrochage des collections de l’école du Nord : Foisonnantes Flandres.
Pierre Paul Rubens, L'enlèvement de Ganymède, 1612.
Photo : F. Deval.
Le classicisme français. 17e-18e siècle
Le classicisme de l’Ancien Régime, caractérisé par un retour à l’Antique et des compositions dépouillées exaltant le « Beau idéal », met à l’honneur des sujets moraux appelant à une méditation spirituelle ou à une réflexion intellectuelle. Si le début du 17e siècle est marqué par l’importance des commandes religieuses incitées par le renouveau catholique à la suite du Concile de Trente, la fin du siècle voit naître la montée en puissance de la monarchie absolutiste. L’Académie royale de Peinture et de Sculpture fondée par Louis XIV, place au sommet de la pyramide des genres la « peinture d’Histoire » et le portrait, soit une hiérarchie célébrant les grands hommes et leurs exploits.
Louis Ferdinand Elle l'Aîné,
Portrait de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, 17e siècle.
Photo : F. Deval.