Giovanni Battista PITTONI, "Eliezer et Rebecca"

(Venise, 1687 -  id., 1767)

Eliezer et Rebecca

Vers 1725
Huile sur toile.
Hauteur 68 cm. Largeur 130 cm.
Historique : Ancienne collection Lacaze. Achat de la Ville, 1829.

Sous le regard de deux femmes, un vieil homme barbu, richement vêtu, passe un bracelet autour du poignet d’une jeune femme. Celle-ci porte une robe de soie et un manteau bleus, et s’appuie contre une cruche en métal posée sur la margelle d’un puits. A gauche, les têtes de deux chameaux se distinguent.
Pittoni a repris un passage de la Genèse (24, 22) dans lequel Abraham, en fin de vie, chargea son intendant Eliezer de trouver en Mésopotamie une femme pour son fils Isaac. Eliezer se rendit alors à Haran (ville de Nachor) où il s’arrêta près d’un puits pour faire reposer ses chameaux. Suite à sa prière, il demanda de l’eau à la première jeune femme qui accepta de lui en donner. Voyant le signe qu’il attendait, Eliezer donna un anneau et deux bracelets d’or à la future promise d’Isaac, Rébecca. Dans ce tableau, Pittoni remplaça l’or des bracelets par des perles, signes de pureté.
Le choix de l’artiste dans sa mise en perspective de la scène laisse penser que cette œuvre était destinée à orner un dessus de porte. Cette figuration à mi-corps sur un seul plan rappelle la technique de Piazzetta (1683-1754) bien que le coloris clair des vêtements de Rebecca contrastant avec le manteau d’Eliezer, la lumière transparente illuminant sa peau, les expressions affectées et la bizarrerie des chameaux marquent la singularité de l’artiste. Pittoni donna à Eliezer l’attitude déférente que présente Mars face à Vénus dans Vénus et Mars (vers 1723-1725, Londres, coll. Lord Lliffe). Par analogie, la peinture bordelaise pourrait appartenir à un ensemble d’œuvres exécutées entre 1715 et 1735, notamment Moïse sauvé des eaux conservé à Portland.  Par conséquent, elle pourrait être datée aux alentours de 1725.

 

Image de "Eliezer et Rebecca"© Musée des Beaux-Arts-mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier

"Eliezer et Rebecca"© Musée des Beaux-Arts-mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier