Jacob Salomonsz. van RUYSDAEL, "Lisière de forêt avec deux bergers menant leur troupeau à l’abreuvoir"
(Haarlem, vers 1629 – id., 1681)
Lisière de forêt avec deux bergers menant leur troupeau à l’abreuvoir
Huile sur bois.
Hauteur 70 cm. Largeur 92 cm.
Historique : Ancienne collection Lacaze. Achat de la Ville, 1829.
A la sortie d’un bois, un troupeau de vaches et de brebis, conduit par deux bergers, descend un chemin pour se désaltérer à un étang dont le niveau est réglé par une vanne. Le ciel bleu, chargé de nuages blancs, se reflète dans l’eau. La lumière illumine les reflets argentés de quelques troncs d’arbres, le pelage blanc de deux brebis et d’une vache arrêtées au sommet du chemin.
Ce paysage s’inscrit dans une période où les compositions hollandaises, plus monumentales, s’enrichissent de couleurs et de lumière plus tranchées. Les contrastes lumineux des œuvres de Jacob Salomonsz. van Ruysdael sont rendus possibles par l’abandon de la monochromie pour des couleurs plus vives comme le vert foncé des arbres, le bleu du ciel ou le blanc des nuages. Il aime jouer des oppositions entre les objets volumineux (groupes d’arbres) et les espaces étendus (plaine ou étendue d’eau) que favorise le paysage de lisière de forêt, son thème privilégié.
Si Jacob Salomonsz. van Ruysdael est un des plus célèbres paysagistes hollandais du XVIIe siècle, il est néanmoins difficile de dresser le déroulement chronologique de son œuvre. En effet, après avoir élaboré son style personnel, le peintre n’évolua guère et ne data que rarement ses œuvres. Les trois autres tableaux conservés dans les collections du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, Paysage avec un grand chêne au milieu de 1669, Lisière de forêt avec un berger menant boire son troupeau et Paysage pastoral avec un berger se reposant à la lisière d’une forêt en témoignent. Lisière de forêt avec deux bergers menant leur troupeau à l’abreuvoir appartient, très certainement, à la période tardive de Jacob Salomonsz. van Ruysdael, lorsque l’influence stylistique de son oncle Salomon Jacobsz. van Ruysdael (1600-1670) s’efface progressivement.