Joseph TAILLASSON (Bordeaux,1745 - Paris, 1809) - "Berger assis", 1785

Jean-Joseph TAILLASSON (Bordeaux, 1745-Paris, 1809)

Berger Assis

Signé et daté en bas à droite : Taillasson / 1785
Huile sur toile : 130 x 103,50 cm

La Ville de Bordeaux a acheté pour le Musée des Beaux-Arts une peinture de Jean-Joseph Taillasson (Bordeaux, 06/07/1745 - Paris, 11/11/1809) intitulée Berger assis, signée et datée en bas à droite Taillasson / 1785.

Cette œuvre a été présentée à Bordeaux en 1989 à l’occasion de l’exposition "Le Port des Lumières, la peinture à Bordeaux de 1750 à 1800".

L’intérêt que porte le Musée des Beaux-Arts à ce tableau réside surtout dans la personnalité de son auteur. D’origine bordelaise, le peintre Jean-Joseph Taillasson étudia dans l’atelier parisien de Joseph-Marie Vien (1716-1809), membre influent de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, qui l’orienta vers la peinture d’histoire et le courant néoclassique. Son maître l’incita aussi à partir pour Rome où il réalisa en 1774 Le Tombeau d’Elysée (Bordeaux, musée des Beaux-Arts) qu’il envoya à l’Académie des arts de Bordeaux comme morceau de réception. Huit ans plus tard, Taillasson était reçu à la prestigieuse académie parisienne et exposa régulièrement au Salon qui se tenait au Louvre. À ce titre, il présenta huit peintures, deux esquisses peintes et trois dessinées en 1785. Ce fut au cours de l’été de cette année que fut peinte le Berger assis. À sa mort, Taillasson laissait le souvenir d’un artiste respecté qui travaillait aux côtés de ses anciens camarades d’atelier : David, Peyron, Regnault et Vincent.

L’œuvre acquise présente un berger qui, sous ce titre un peu banal, ne peut dissimuler son véritable motif : une académie masculine assise au premier plan d’un paysage de convention. Exercice pédagogique par excellence pour tout élève de l’Académie, l’étude du nu continuait à être pratiquée par les peintres du Roi, sous couvert mythologique ou religieux à l’image de Jacques-Louis David (1748-1825) qui réalisa ainsi un Bon Samaritain (Narbonne, Musée d’art et d’histoire). Ce peintre exécuta aussi une Académie d’homme (1780, Cherbourg, musée Thomas Henry) antérieure de cinq ans à celle de Taillasson.

Derrière l’image bucolique, Le Berger assis s’inspire de sculptures antiques, tels Le Torse du Belvédère (Rome, Vatican) ou Le Tireur d’épine (Rome, musée du Capitole), mais aussi de la pose traditionnelle de la Mélancolie ou de celle de saint Jean-Baptiste dans le désert (gravure de Mellan).

Avec cette acquisition, le tableau complète le fonds Taillasson qui comporte quatre peintures dont Héro et Léandre et Ulysse et Néoptolème déposés à Bordeaux par le musée du Louvre, et La Suppliante dépôt de M. Robert Coustet au musée de Bordeaux et un dessin, Têtes d’expression, acheté en 2009.